Un regard UX sur les applis du (self-)care : Mindfulness

Un regard UX sur les applis du (self-)care : Mindfulness

Un regard UX sur les applis du (self-)care : Mindfulness 2560 1345 Wedo studios

En ce moment,  on s’intéresse de près aux applis et services du care. On a lu attentivement l’étude Wellness in 2030 de McKinsey. Et on a bien aimé les 6 catégories qu’ils identifient dans le bien-être : la pleine conscience (mindfulness), la nutrition, le sommeil, l’apparence, le fitness et la santé.

On a donc décidé d’en faire une série d’articles, en commençant par la pleine conscience, la plus énigmatique de ces catégories.

En effet, la mindfulness  a le vent en poupe : les applications de méditation se multiplient, et Headspace a même sa propre série Netflix, en huit épisodes, présentant les bienfaits de la méditation, certaines techniques ainsi que des séances guidées.

Qu’est-ce que la mindfulness exactement ?

Le Cambridge Dictionary la définit comme “la pratique de la conscience de son corps, de son esprit et de ses émotions dans le moment présent, afin de créer un sentiment de calme”.

On a choisi de ne pas la traduire littéralement car, si elle a des airs de synonyme de santé mentale, la mindfulness s’apparente davantage à un bien-être psychique associé à une spiritualité.

Il existe des applications dédiées (méditation, exercices de respiration, journal d’humeur) ou des features intégrées à d’autres services (comme les sleepcasts, ces podcasts dédiés au sommeil).

Que traduit cet engouement ? Entre crises économiques, crise environnementale et crise sanitaire, le sujet de la pleine conscience s’est rapidement étendu au grand public, avec un réel besoin des personnes de se recentrer, et un bien-être à (re)trouver.

Dans cet article, on vous propose de retracer les parcours utilisateurs de cinq applications de mindfulness : Headspace, Calm, Petit Bambou, Insight Timer et Alan Mind.

1. L’onboarding

La mindfulness est à la mode et les app stores l’ont bien compris. L’Apple Store a par exemple une catégorie entièrement dédiée aux “applications de bien-être” et même une collection “On se détend” où on retrouve les applications de mindfulness les plus populaires.

Sur les appstores

On retrouve globalement les mêmes mots-clés (“santé”, “relaxation”, “bien-être”, “respiration”, “détente”) et les applications annoncent une couleur unie : l’objectif est de vivre un moment de détente.

Sur l’appstore

Premier contact

Headspace met l’utilisateur·rice dans le bain : après avoir téléchargé l’appli, on est directement accueilli·e par des exercices de respiration. Insight Timer propose de son côté une citation pour inspirer, et Calm offre l’association d’une image et d’un son pour apaiser (grillons, gouttes de pluie).

Écran d’accueil de l’application Headspace

2. Le profil

Toutes les applications exigent la création d’un profil personnalisé avec des questions plus ou moins détaillées.

Qu’est-ce qui vous amène ?

Chez Headspace, Calm et Insight Timer, on retrouve la même question “ Qu’est-ce qui vous amène ?”, suivie d’une série de propositions allant de l’amélioration du sommeil à la gestion du stress en passant par la simple curiosité.

Alan Mind va assez loin avec un formulaire de 40 questions sur l’estime de soi, la qualité de vie, la gestion du stress, etc.

Alan Mind demande à ses utilisateur·trice·s de répondre à des questions sur l’estime de soi,
l’équilibre mental, l’hygiène de vie ou encore la satisfaction

L’abonnement

L’utilisateur·trice peut souscrire ou non à un abonnement payant (généralement avec un essai gratuit de 7 à 14 jours). Les prix vont de 41,99€ par an pour Petit Bambou à 57,99€ pour Headspace. La variété de contenus accessibles gratuitement diffère fortement selon les applications. 

Chez Headspace, Calm, Petit Bambou et Alan Mind, l’utilisateur·trice se retrouve rapidement limité·e dans les fonctions et services disponibles.

Seule Insight Timer propose un catalogue de contenus gratuits assez vaste : l’application se présente davantage comme une plateforme de partage entre adeptes de mindfulness et créateur·trice·s de contenus que les applications concurrentes. De fait, elle limite moins les contenus et services gratuits.

Sur Headspace, Calm et Alan Mind, le contenu payant est illustré par des petits cadenas fermés,
tandis que sur Petit Bambou, il est illustré par des icônes et des textes légèrement grisés
.

Le tableau de bord

Enfin, dans toutes ces applications de mindfulness, les utilisateur·trice·s peuvent suivre leur évolution à partir d’un tableau de bord.

Selon les applications, on retrouve différentes fonctionnalités :

  • L’historique des séances ou exercices pratiqués ;
  • Des statistiques sur la fréquence à laquelle l’utilisateur·trice a pratiqué la méditation par exemple ; 
  • La possibilité d’inviter des ami·e·s et de leur partager du contenu ;
  • La possibilité d’enregistrer du contenu dans des playlists ou dans les favoris (Insight Timer).

Certaines applications proposent même un suivi plus ou moins régulier du bien-être ou de l’humeur : c’est le cas chez Headspace, Alan Mind et Calm.

Headspace propose à l’utilisateur·trice de faire un check-in mensuel
de ses émotions avec une série de 10 questions.

Alan Mind propose un suivi quotidien de l’humeur.

Calm propose plusieurs types de suivis quotidiens (de l’humeur, de gratitude, du  sommeil)
et également des exercices quotidiens de réflexion.

3. Le contenu

Ces applications proposent une multitude d’activités assez similaires : des séances guidées ou autonomes de méditation, des podcasts, des sleepcasts, des musiques d’ambiance, des exercices de respiration, etc

Et pour catégoriser ce vaste contenu, les applications débordent d’imagination. La navigation est guidée par les catégories parfois simples et explicites (“Sommeil” ou “Relaxation”) aux plus énigmatiques “Crise de calme”, “Lettre non-envoyée”, “Se préparer comme un Olympien” ou encore “Avancer en âge”.

Pour s’y retrouver, l’utilisateur·trice a accès à une barre de recherche avec des critères plus ou moins avancés.

Barres de recherche des applications (de gauche à droite) Headspace, Calm, Petit Bambou,
Insight Timer et Alan Mind. Seule Alan Mind propose une recherche filtrée.

Ce qu’on retient

  • Entre crises économiques, crise environnementale et crise sanitaire, le sujet de la pleine conscience s’est rapidement étendu au grand public. Il a aussi ouvert un marché pour une multitude d’applications spécialisées.
  • Ces applications se ressemblent fortement dans leur parcours utilisateur et dans les fonctionnalités qu’elles proposent. Il n’y a pas de différences notoires dans leur UX, ni dans leurs modèles économiques.
  • Mais leurs manières d’aborder le bien-être et de communiquer avec les utilisateur·trice·s diffèrent : certaines ont une approche plutôt pratique de la méditation (Headspace), d’autres mettent l’accent sur la santé mentale (Alan Mind) ou la communauté (Insight Timer).
  • C’est le ton et le positionnement qui distinguent le plus clairement les applications de mindfulness l’une de l’autre, et ce qui souligne une fois de plus l’importance d’un travail d’UX writing soignée et réfléchi

La pleine conscience ne représente qu’un seul aspect du marché du bien-être qui vaudrait 1,5 billions de dollars. Nous vous parlerons bientôt des cinq autres segments du (self-)care identifiés par McKinsey : la nutrition, le sommeil, l’apparence, le fitness et la santé.